Histoire

L’association Villes Atlantiques a été fondée le 7 juillet 2000 par M. Edmond Hervé (alors Maire de la ville de Rennes). Lors de cette première Assemblée Générale, la Déclaration de Rennes a été signée, avec pour but de créer un réseau avec les collectivités de la façade de l’Océan Atlantique et de coopérer entre les membres. Cette association internationale est en dialogue direct avec les institutions européennes, ainsi qu’avec d’autres réseaux de coopération territoriale, telles que la Commission Arc Atlantique (CAA).

Elle s’appelait initialement La Conférence des Villes de l’Arc Atlantique (CVAA)

Plusieurs personnalités politiques sont liées à l’association, notamment les Maires des collectivités membres. On peut citer Bernard Cazeneuve, ancien Premier Ministre français qui avait signé l’adhésion de la ville de Cherbourg ; Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre français, qui a également fait partie en tant que Président de Nantes Métropole et fondateur avec Edmond Hervé. Des représentants tels que Íñigo de la Serna, ancien Maire de Santander et ancien Ministre Espagnol des travaux publics, et António Costa, ancien Maire de Lisboa, et actuel Premier Ministre Portugais, ont été membres de l’association. Le réseau s’est également entouré de nombreux députés nationaux et européens qui participent et interviennent lors des évènements.

  • La création du réseau : Sous la présidence de M. Edmond Hervé de 2000 à 2003, ancien Maire de Rennes, ancien ministre et député et actuel sénateur d’Ille et Vilaine.

C’est face à l’expansion progressive de l’Europe vers l’est du continent, qu’Edmond Hervé a eu l’idée de créer ce réseau pour s’ériger comme «actrice des politiques de développement territorial intéressant l’Arc Atlantique » et « inscrire ses actions dans les nouveaux programmes de l’Union Européenne ». Le but était également de développer des politiques concernant l’accessibilité des villes, la cohésion sociale, le développement urbain durable, etc., tout en promouvant un modèle urbain atlantique et un aménagement équilibré de l’espace européen.

En 2002, le réseau a publié un briefing sur sa stratégie de développement. L’association s’est en effet projetée sur une orientation européenne avec plusieurs centres de décisions, c’est-à-dire, une volonté de polycentrisme. Les priorités pour 2002 et 2003 étaient le renforcement du réseau atlantique, sa valorisation auprès des partenaires extérieurs et la mise en œuvre de projets communs.

Lors de l’Assemblée Générale de 2002 à Cardiff, les villes ont soumis aux instances européennes des propositions pour que la future réforme de la politique régionale européenne se penche davantage sur le phénomène urbain. En juillet 2002, les villes atlantiques se sont engagées à mettre en œuvre un Projet Urbain Atlantique. Dans ce cadre, les villes ont mis au point un Système d’Information Urbain Atlantique.

Xavier Gizard fut le premier Secrétaire Général; Il a occupé ce poste pendant neuf ans. Il a également été Secrétaire Général de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes d’Europe (CRPM).

  • De 2003 à 2005 : Les premiers projets sous la présidence de Mme Paz Fernández Felgueroso, ancienne Maire de Gijón, Conseillère à l’Industrie, Commerce et Touriste de la Principauté des Asturies, et Secrétaire d’État de Communication.

En 2004, la priorité est donnée au dialogue territorial. Le réseau a contribué à la réunion de la Commission Européenne pour mener un dialogue territorial permanent. D’un côté, le réseau a demandé que les modalités de ce dialogue soient améliorées afin de permettre un échange efficace avec la Commission. De même, l’association a aussi souligné la nécessité d’entendre les revendications et attentes des entités locales. Les Villes Atlantiques ont par ailleurs soutenu les propositions présentées lors du Forum Européen sur la Cohésion de mai 2004 en réponse au défi de la compétitivité et la cohésion interne de l’Union Européenne. De son coté, Mme Felgueroso a négocié des accords de coopération avec d’autres réseaux européens. Trois accords de partenariats ont été établis, avec la Commission Arc Atlantique, le Réseau des Universités de l’Ouest Atlantique et l’Union des Villes de la Baltique.

Le mandat de Mme Fernández a aussi été marqué par une initiative dans le cadre du programme Prince : Projet de sensibilisation des citoyens aux enjeux de la construction européenne.

  • La défense de la dimension urbaine : M. Rodney Berman, ancien City leader de Cardiff Council, Président de la CVAA de 2005 à 2007.

Grâce à son travail avec la présidence britannique de l’Union Européenne, Rodney Berman a permis le franchissement d’une nouvelle étape dans la promotion du réseau et la reconnaissance du rôle essentiel des villes en Europe.

Lors de l’Assemblée Générale à Cork en 2005, les villes de l’arc atlantique ont adopté les propositions du Vade-mecum sur les Fonds Structurelles de la politique de cohésion de l’UE. Ces propositions ont servis de modèles afin de promouvoir le débat sur les programmes opérationnels régionaux dans leurs territoires. En décembre 2005, en la personne de M. Rodney Berman, l’association a apporté son expertise sur l’Accord de Bristol. Le sujet de l’accord étant l’union de l’Europe dans  la construction de collectivités durables. Les domaines concernés sont  l’emploi, l’économie, la justice sociale et d’une manière générale l’amélioration la qualité de vie des européens.

Entre 2005 et 2007, un document de position politique émis par les membres de l’association a permis de démontrer une réelle volonté de défendre la politique de cohésion aux institutions européennes. L’objectif était de défendre une politique régionale pour l’ensemble du territoire européen. Entre 2005 et 2008, sous la direction de Chester, le projet SPAA était basé sur la promotion du territoire et du développement économique des villes et des régions de l’Arc Atlantique.

  • Une nouvelle stratégie en faveur du développement durable : Xosé Sánchez Bugallo, Président de 2007 à 2009, ancien Maire de Santiago de Compostela.

En 2008, le réseau a adopté la Charte de San Sebastián, qui préconise le modèle de l’économie verte comme prototype d’avenir pour les villes, à travers la définition d’un concept propre de développement urbain durable. Elle permet de nouvelles orientations et a été signée par les Maires et Présidents des villes de l’Arc Atlantique européen, à Donostia-San Sebastián lors de l’Assemblée Générale de l’association.

Le réseau a aussi participé aux échanges sur les négociations internationales sur le changement climatique. Lors de la rédaction du Livre Vert sur la cohésion territoriale du Comité des Régions, l’association a notamment apporté des contributions sur les transports urbains en 2007, sur les services d’intérêt général en 2008 et sur la cohésion territoriale en 2009. Cette année, Eleni Marianou est devenue Secrétaire Générale de l’association pour une durée de 2 ans. A l’initiative de Mme Tamara Espiñeira, le réseau a publié en 2009 « La Stratégie Baltique : un miroir pour l’Atlantique », document qui marque une volonté de s’inscrire dans une démarche de territoires de coopération régionaux européens. Les villes et acteurs atlantiques appellent à l’élaboration d’une stratégie intégrée propre à leur espace géographique, à travers le document présenté par M. Sánchez Bugallo à Santiago de Compostela et intitulé « Éléments pour une vision urbaine de la coopération atlantique ».  

En 2008, le projet Aapublicserv, sur le thème de la construction durable des services publics, a été adopté jusqu’en 2012 par San Sebastián et Cardiff. UNIC a été mis en place par Sevilla pour une durée de 3 ans avec pour objectif la protection du patrimoine des villes, la défense des emplois des entreprises et de leur savoir-faire.

Grâce à M. Philippe Duron, alors Maire de Caen, la Commission Arc Atlantique et les Villes Atlantiques se sont regroupées dans un effort commun : la macro-région de l’Atlantique. Les présidences des deux organisations se sont réunies en septembre 2010 avec la présidence espagnole du Conseil européen, en proposant un modèle similaire à la coopération territoriale balte. En juin 2010, régions et villes ont publié « Orientations pour une stratégie intégrée pour l’Arc Atlantique » en vue de préserver et promouvoir les territoires atlantiques et de démontrer la pertinence d’une stratégie macro-régionale pour l’Arc Atlantique. Puis, au nom des villes atlantiques, le réseau a rédigé une « Réponse à la Consultation publique de la Commission européenne sur une politique maritime intégrée pour le bassin de l’Océan Atlantique ».

Aussi en 2010, le réseau a fondé avec ses partenaires la plateforme européenne « Conférence des réseaux européens transfrontaliers et interrégionaux des villes » (CECICN), à Santiago de Compostela, avec M. Xosé Bugallo comme premier Président. En février 2011, l’entité atlantique a contribué à la Communication de la Commission Européenne sur la Stratégie l’Atlantique dont le contenu et thèmes reflètent les initiatives que le réseau avait préconisées depuis plus de dix ans. La Stratégie Maritime Atlantique a été adoptée la même année. A Coruña a accueilli une Conférence européenne sur la coopération intelligente, pour souligner l’importance d’une coopération entre villes et régions. En 2012, Charles Nicol a été nommé Secrétaire Général jusqu’en 2015. Aussi en 2012, le Concours Ville Atlantique de l’Année a été créé et Brest y a été élue en 2013.

Pendant la dernière étape de la Présidence de M. Philippe Duron, en 2013, l’organisation a rédigé plusieurs documents de position adressés à l’Union Européenne, sans oublier la présence du réseau à Bruxelles lors des Forums clé, comme celui tenu sur l’avenir de la politique de cohésion. Le réseau a continué son analyse territoriale à travers de documents tels que « Contribution des villes atlantiques à l’appel à suggestions sur les priorités clés d’investissement et recherche », qui proposait les lignes d’actions prioritaires de la Stratégie Atlantique. Ou le document commun avec la Commission Arc Atlantique, le Réseau Transnational Atlantique (RTA) et l’Association des Chambres d’Agriculture de l’Arc Atlantique (AC3A). De telle façon, ces entités ont envoyé à la Commission Européenne la proposition de création d’une plateforme afin de coordonner et appuyer la Stratégie Atlantique.

De nombreux projets ont été lancés de 2009 à 2012. Tout d’abord, on peut citer Anatole, un engagement envers le développement de l’économie locale ; LC FACIL, pour faciliter l’implémentation de la Charte de Leipzig (adoptée en 2007) ou Imagina Atlantica, dans le domaine de l’image et du numérique.

Puis en 2011, plusieurs projets ont aussi été mis en œuvre : Toneta, un réseau de villes pour créer une stratégie urbaine par la promotion des réseaux Atlantiques, ensuite Action Catalist, un projet sur la mobilité douce, encadré dans le Programme Catalist, aussi SITE, pour le développement de tickets de transports intelligents, et le projet Santiago-Une, qui avait pour thème « Le chemin de Santiago : unir, réunir et motiver les citoyens européens depuis le Moyen Age ». Finalement, en 2012, Prevent et Jobtown ont été lancés : le premier autour du décrochage scolaire précoce, et le deuxième pour favoriser l’insertion professionnelle et l’emploi des jeunes.

  • La projection vers l’avenir et le rôle dans les Fonds européens : Sous la présidence de M. Carlos Negreira de 2013 à 2015, ancien Maire de A Coruña.

En parallèle avec les constants efforts auprès des institutions européennes, en juillet 2013, l’Assemblée Générale a eu lieu à Saint-Nazaire, où M. Carlos Negreira, alors Maire de A Coruña a été élu Président de la Conférence. Lors de cette réunion, la plateforme des villes de l’Arc Atlantique a proposé de revoir son identité afin de faire face aux défis de la nouvelle période de programmation 2014-2017. Ainsi, un Plan Stratégique a été mis en place pour envisager des nouveaux moyens pour communiquer cette mission et la rendre plus attractive pour les citoyens, des membres et des potentielles adhésions. En 2015, l’association a présenté la Stratégie Urbaine Atlantique selon les besoins anticipés dans la Charte de San Sebastián. Dans ce contexte, la Stratégie Urbaine Atlantique a pour objectif la coordination des politiques transnationales, nationales et européennes autour d’une approche territoriale commune. Des facteurs fondamentaux pour implémenter tel Stratégie sont, parmi d’autres, la dimension urbaine du développement, la multi-gouvernance, la coopération, la promotion du potentiel de l’Arc Atlantique et la réponse commune aux problèmes collectifs. Aussi en 2015, Luisa Cid, à l’époque maire adjointe d’A Coruña, a été désignée Secrétaire Générale de l’association pour une année.

Concernant les projets, AT Brand a été lancé en 2014 sur l’innovation en matière de stratégies de promotion et attractivité pour les villes atlantiques, ainsi que le projet Atlantic Blue Tech,  à l’initiative de Brest Métropole et la Technopôle, dans le but de promouvoir et développer le secteur des bio- ressources marines. Les projets Anatole et Imagina Atlantica ont été prolongés.

  • Des plans de développement pour une continuité du territoire : Sous la Présidence actuelle depuis juillet 2015 de M. José Maria Costa, actuel Président de la Délégation Portugaise au Comité des Régions et Maire de Viana do Castelo.

Pendant la période 20152016, le réseau atlantique a participé à des évènements internationaux comme la COP21 sur le thème de la pêche pour anticiper les changements climatiques, les deux éditions du Forum Européen des Villes ou l’événement Safer Seas. L’association a par ailleurs pris part en tant qu’expert à d’autres réunions sur les Fonds Structurels d’Investissement et la Stratégie Atlantique. De même, il a contribué à la réflexion sur l’Agenda Urbain Européen, initiative lancée en 2015 par la Commission Européenne, et approuvée par les États membres de l’UE sous la forme du Pacte d’Amsterdam le 30 mai 2016.

Suite à l’Assemblée Générale de 2016, la Déclaration de La Rochelle a été adoptée afin de compléter l’Agenda Urbain Européen et s’exprimer sur l’avenir de la politique de cohésion. Le réseau des Villes Atlantiques y propose d’inclure les réseaux de villes dans les comités de suivi pertinents et faciliter la participation des citoyens dans les politiques européennes. Un groupe de travail sur la politique de cohésion a été également créé, avec la ville de Cork comme coordinatrice. En coopération avec le Comité Européen des Régions, l’association a organisé, à A Coruña en février 2017, une conférence sur les défis atlantiques à la veille du Brexit, d’où est née la Déclaration de A Coruña. Les conclusions ont été publiées dans un rapport envoyé au Comité des Régions et autres institutions européennes. Lors de l’Assemblée Générale réunie en avril 2017 à Viana do Castelo,  le réseau a établi une feuille de route pour la coopération transatlantique afin de s’ouvrir aux villes africaines, américaines et, dans le cadre du Brexit, renforcer la collaboration et chercher des nouveaux partenariats avec des villes britanniques. Les citoyens ont été également les protagonistes de cette Assemblée car les membres leur ont octroyé un rôle fondamental en tant que destinataires des politiques européennes et participants actifs. Depuis 2016, le Secrétariat Général est dirigé par Mme Tamara Espiñeira. Cette même année, l’association a signé un accord de partenariat avec l’Association de promotion de la pêche durable et responsable « BLUE FISH » et le Réseau Ibérique d’Entités Transfrontalières (RIET).

Dans le cadre du premier appel du Programme Interreg V Espace Atlantique, le réseau urbain atlantique a mené et soutenu la rédaction d’une trentaine de projets. Le projet AYCH sur l’entreprenariat  des jeunes a été approuvé pour 3 ans, ainsi que Atlantic Social Lab et Atlantic Digital StartUps, entre autres. Regardant le Programme Interreg V Europe, le projet EcoRIS3 a également été admis. Celui-ci est coordonné par San Sebastián et axé sur l’innovation.